23 janvier 2007

La dictature de l'émotion

Nous vivons de plus en plus sous la dictature de l'image télévisée, qui ne génère pratiquement que de l'émotion. Alors que l'écrit permet une distance,un recul, une réflexion, rien de tel avec l'image télévisée qui est un flux ininterrompu qui doit nous retenir - sinon l'audience baisse - en jouant sur notre sensibilité et notre affectivité. D'où la surenchère, que ce soit dans la séduction - le monde politique s'y adonne - ou dans l'horreur avec l'exemple récent de la pendaison de Saddam Hussein.
Ne sommes nous pas à cet égard en pleine régression sur le plan de la démocratie et de la civilisation ?

La dérive de la fiscalité locale

La dérive de la fiscalité locale est évidente et spectaculaire. Nous sommes loin de l'objectif " chaque euros dépensé doit être un euro utile". Il est surprenant de ne jamais entendre parler de mesure de productivité, de comparaison d'efficacité: il est vrai -et contre productif- que les dotations de l'Etat sont d'autant plus généreuses que les budgets augmentent. Alors les dépenses de fonctionnement ne cessent d'augmenter, le train de vie est prestigieux.
Une anecdote : j'ai bien connu une grande administration d'Etat dans un service départemental d'environ 1 200 agents. Il y avait comme parc de véhicules, une voiture de fonction pour le directeur et un véhicule utilitaire. Les déplacements professionnels des agents étaient chichement remboursés sur des états de frais. Quand je constate chaque jour le parc automobile de n'importe quelle collectivité -qui par ailleurs condamne sévèrement les déplacements auto des citoyens- je ne peux qu'avoir le sentiment d'un immense gaspillage.
Les investissements sont loin d'être tous productifs : ne sommes nous pas les champions de monde des giratoires, dans une compétition parfois grotesque.
Enfin nos élus ont très souvent peu de scrupules à augmenter les impôts. Et pour une raison simple. Il y a à peine un tiers des redevables -les plus aisés- de la taxe d'habitation qui paient la totalité de ce qui est normalement dû. Les autres bénéficient de plafonnement à différents niveaux en fonction des revenus. Le manque à gagner est compensé par l'Etat, par ailleurs si décrié. Il en va de même lorsque les collectivités décident d'accorder divers abattements : l'Etat compense !
Fonctionnement non maîtrisé, investissements trop souvent de prestige, fiscalité insouciante : la décentralisation a sa face noire, et il faudra bien des réorientations fermes, sinon l'hostilité des Français ne cessera de croître.

8 janvier 2007

Une super campagne de pub

Incroyable campagne de pub gratuite pour les tentes montées en 2 secondes de Décathlon, qu'on a vu dans tous les journaux TV et la presse écrite, en illustration de la campagne des " enfants de Don Quichotte", pendant plus de huit jours. Je suppose que la concurrence a du se lasser et protester, car à partir d'aujourd'hui la marque a disparu ou a été recouverte. Je ne sais si les SDF gagneront dans cette affaire, mais pour Décatlon, c'est une certitude.
Médias naïfs ou complices dans cette présentation ?

Un Monde indigne

Votre insistance,dans deux n° du Monde de la semaine dernière, a montrer une photo extraite de la vidéo de la pendaison de Saddam Hussein - photo supposée être le moment crucial de son exécution - a quelque chose d'indigne et d'obscène. Je suis consterné de voir Le Monde, faire un si mauvais usage de ses illustrations photos. Je pensais que vous étiez plutôt proche de l'éthique de journaux comme Ouest-France ou La Croix. Hélas, les exemples contraires sont de plus en plus fréquents...
Avec ma désapprobation et ma fidélité à l'épreuve.

Adressé ce jour au courrier du Monde
8 janvier 2007