24 février 2012

Le pessimisme français

A la question " Votre pays est-il en pleine crise ?"
79 % des Français répondent OUI, alors que les Américains ne sont que 52 %, les Allemands et les Russes 38 % et les Chinois 35 %


Dans les commentaires et analyses, ces propos de Yann Algan (1) économiste :

"Ce qui détermine réellement le bien être d'un individu, ce n'est pas le niveau de vie - qui est en France l'un des plus élevés de l'OCDE - mais la qualité de la relation sociale. Or, on observe une forte absence de coopération et de réciprocité entre les individus. Ils n'ont plus le goût du vivre ensemble.

" Ce n'est pas un trait culturel {le pessimisme français} comme on l'entend souvent. Il découle d'un dysfonctionnement de notre organisation sociale. Dès le plus jeune âge, l'école impose des méthodes d'éducation verticales, extrèmement hiérarchiques. La moitié des élèves déclarent qu'ils passent la totalité de leurs cours à prendre des notes en silence, et les deux tiers d'entre eux affirment ne jamais avoir travaillé en groupe. C'est très différent dans le reste du monde. Ces méthodes déséquilibrées engendrent un profond malaise. Plus tard on retrouve ce schéma dans l'entreprise. L'autonomie des salariés est faible et il y a peu de promotion interne. Peu de grands patrons ont fait carrière dans l'entreprise dont ils ont la responsabilité, contrairement à l'Allemagne ou aux Etats Unis, par exemple."

Sondage publié dans La Croix 23 février
(1)Coauteur de La fabrique de la défiance...et comment s'en sortir' Albin Michel 2012

Ce chiffre de 79 % me fait penser à un sondage publié ce même jour par Le Monde qui indique q'à 79 % les enseignants du public toutes catégories confondues vont voter François Hollande au 2è tour des présidentielles. Vrai soutien ou piège ?

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Jean-Marc Ayrault subliminal

La question du jour du journal La Croix du 23 février 2012 est la suivante " Pourquoi le PS n'a-t-il pas voté le mécanisme européen de stabilité ?" Elle est posée à Jean-Marc Ayrault qui dans sa réponse argumentée, explique notamment à propos de l'abstention des députés du groupe socialiste :

" Nous voulons une France forte dans une Europe forte et des traités équilibrés"
Une France forte...Va-t-il falloir se partager le slogan ?

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19 février 2012

Sarkozy, quel bilan ?

Le préalable aux d&bats de la campagne électorale, si l'on veut sortir des petites phrases et de la course de chevaux rythmée par les sondages, c'est de s'intéresser au bilan du président sortant, candidat à sa succession. La Croix du jeudi 16 février a consacré plusieurs pages à ce bilan en mettant en avant 10 réformes fortes et symboliques et 5 échecs ou abandons. Inventaire rapide :

Les dix réformes fortes et symboliques

Les heures supplémentaires : un effet sur l'emploi "ambigu"La fin de la retraite à 60 ans : un calendrier accéléré
Le revenu de solidarité active : un filet de protection pour les plus pauvres
L'autonomie des universités : un renforcement du pouvoir des présidents
La loi Hadopi : la bataille du téléchargement illégal
Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux : des recettes " en deça des espérances"
Peines plancher : appliquées dans un cas sur deux
Le travail du dimanche : symbole du "travailler plus pour gagner plus"
Une TVA réduite pour la restauration : une promesse venue de loin
Le service minimum : une réforme limitée mais " qui marche"

Ce qu'il n'a pas réussi à imposer

Le bouclier fiscal
La réforme de la dépendance
La taxe carbone
La suppression du juge d'instruction
Le débat sur l'identité nationale


Dans la première partie, je serais tenté d'ajouter : la réforme des institutions avec le renforcement des pouvoirs du Parlement, la réforme de la carte judiciaire, la réforme des collectivités locales avec la création du conseiller territorial pour notamment réduire le nombre des élus, et - c'est mon attachement à la presse - les Etats généraux de la presse.
Dans la deuxième catégorie, La réforme de l'audiovisuel public dans sa désignation des présidents de chaines, un positionnement présidentiel trop fluctuant, des engagements en matière d'emploi pris trop rapidement et non tenus.
Beaucoup d'autres sujets pourraient être abordés. La Croix évoque dans un article à part " La politique étrangère revenue sur de bons rails" Le " revenu" fait allusion à l'arrivée de Juppé. Sur ce plan, je crois que les affaires européennes et la crise économique et financière ont été globalement bien menées même si la montée en pression permanente avant chaque sommet, est agaçante. Mes liens affectifs avec la Côte d'Ivoire me font aussi considérer que la participation de la France au rétablissement de l'Etat de droit dans ce pays après les élections présidentielles, est un acquis très positif de la politique extérieure.
Le sujet est loin d'être épuisé, mais si l'on débattait dèjà du bilan le plus sereinement possible, ce serait une première étape avant d'aborder projet contre projet.

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17 février 2012

Hommage






Il y a une semaine nous avons conduit à sa dernière demeure en Normandie N.-A. que la maladie inexorable a enlevée beaucoup trop tôt.
Ces quelques photos du Mont sur le chemin du retour, en hommage affectueux à sa mémoire.

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Fouquet's table 83

La table 83 au Fouquet's était celle réservée en permanence au Président de la République - non pas Nicolas Sarkozy qui n'y est allé qu'une fois, le soir de sa victoire en 2007 - mais François Mitterrand quand il était à l'Elysée et qui y avait ses habitudes( cf.Le Monde 17/02/2012). Personne n'en n'a jamais parlé, et ne s'en est jamais scandalisé. D'ailleurs y avait-il matière à scandale ? François Mitterrand a toujours su cultiver le secret. Il était ennemi de la transparence, qui, si elle s'était appliquée à l'époque, lui aurait certainement compliqué l'existence, et sans doute perturbé gravement sa vie politique.

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16 février 2012

1962 année prodigieuse

1962 année prodigieuse est le titre d'un livre que vient de publier aux editions Denoël, Bertrand Le Gendre qui, si ma mémoire ne me trompe pas a été longtemps journaliste au Monde. J'ai eu la chance d'avoir 20 ans en 1962 : c'est l'année où la France a obtenu un taux de croissance record de 6,8 % qui n'a jamais été atteint depuis...
Fin de la guerre d'Algérie, les " Trente Glorieuses" sur le plan économique ( 1946-1975); un taux de chômage de 2 % de la population active; les "grands ensembles" pour loger les ruraux qui venaient travailler en usines et ceux qui étaient chassés des bidonvilles; Les immigrés étaient les bienvenus; il n'y avait que quelques dizaines de kilomètres d'autoroutes à la sortie ouest de Paris; la télévision n'avait qu'une chaîne en noir et blanc; début de Vatican II pour les cathos; et les "yéyé" la vague du twist; Françoise Hardy " tous les garçons et les filles" Richard Anthony entendais sifflé le train et Johnny Hallyday saluait les copains. Et aussi un risque de guerre mondiale avec la crise de Cuba. Et De Gaulle règnait ( quand j'entends parler aujourd'hui de " mainmise sur les médias" il ne faut pas avoir connu l'ORTF de l'époque !). De Gaulle contre l'avis de tous soumettait au référendum, l'élection du président de la république au suffrage universel. Et l'emportait haut la main : 50 ans après, elle subsiste et prospère transformant notre système politique en une monarchie élective...

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14 février 2012

Anne Nivat expulsée de Russie


Anne Nivat sera l'invitée de l'Observatoire des médias de l'UP de Nantes le 2 mars prochain. Grand reporter indépendante elle vient de se faire expulser de Russie, nous apprend un communiqué de Reporters sans frontières.(*)
Reporters sans frontières est consternée d’apprendre que la journaliste indépendante française Anne Nivat a été forcée de quitter le territoire russe, où elle recueillait des informations sur l’opposition en province, le 13 février 2012.
« Il est extrêmement préoccupant qu’au-delà des explications administratives, le Service fédéral des migrations ait cité des raisons politiques pour justifier l’annulation du visa d’Anne Nivat. Est-ce donc un crime, en Russie, de s’entretenir avec des représentants de l’opposition légale et qui ont pignon sur rue ? Il est également choquant de constater que les officiers connaissaient tout des faits et gestes de la journaliste, les jours précédents, dans une région éloignée. Les autorités paraissent de plus en plus fébriles à l’approche d’une élection présidentielle où tout risque de ne pas se passer comme prévu. Jusqu’où cela les conduira-t-il ? », s’est interrogée l’organisation.

Anne Nivat a été conduite au poste de police de Vladimir (Ouest) le 10 février 2012, vers 19h. La journaliste a été interrogée pendant quatre heures par des officiers du Service fédéral des migrations. Ces derniers, évoquant une « infraction administrative », ont finalement annulé son visa d’affaires et l’ont remplacé par un visa de transit, l’obligeant à quitter le pays dans les trois jours. Ils lui ont clairement expliqué que ses rencontres avec des personnalités de l’opposition à Vladimir et en Carélie (Grand Nord) « n’avaient pas plu ».

Anne Nivat, spécialiste reconnue des questions russes et caucasiennes, était retournée dans le pays le 31 janvier dans le cadre de recherches sur l’opposition dans les régions russes. Il n’est pas aisé, pour des journalistes indépendants, d’obtenir un visa de presse. « Il est surtout gênant d’avoir une preuve que depuis dix ans de séjours en Russie, les autorités sont parfaitement informées de tous mes rendez-vous », a déclaré la journaliste à Reporters sans frontières. « Cet incident témoigne d’un raidissement de leur part à la veille d’une élection présidentielle à l’issue imprévisible. »

La campagne pour l’élection présidentielle du 4 mars 2012 se tient dans un climat politique et médiatique inédit. Depuis les élections législatives contestées de décembre 2011, des manifestations d’une ampleur jamais observée depuis la chute de l’Union soviétique se succèdent pour réclamer « des élections justes ». L’opposition est parvenue à se frayer un chemin sur les écrans de la télévision officielle. Plusieurs rédactions semblent osciller entre le retour à une relative liberté de ton et des fins de contrats précipitées. L’affrontement politique fait également rage sur Internet, où se succèdent attaques DDoS, piratages de comptes email et campagnes de propagande


(*) Le thème de sa conférence débat : Grand reporter : quels risques pour quelle information ou l'éloge de la lenteur

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7 février 2012

Vincent Colonna : les photos





La thème de la rencontre était ; l'art des séries télé, comment surpasser les Américains et/ou pourquoi les séries télé nous rendent-elles meilleurs ?
Bientôt les commentaires, en attendant les photos:

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6 février 2012

Interview Arlette Chabot

http://www.cco-nantes.org/index.php?option=com_content&view=article&id=350:arlette-chabot-un-plebiscite-non-electoral-au-cco&catid=5:le-book

Invitée, le 6 janvier, de l'Observatoire universitaire des médias de Nantes, Arlette Chabot, directrice de la rédaction d'Europe 1, est revenue sur son expérience des débats politiques dans les médias, rassemblant 350 personnes. Un premier record d'audience pour 2012, et une interview vidéo à découvrir ici...

Arlette Chabot : « La France a beaucoup de mal à débattre »
Si, pour elle, « La France a beaucoup de mal à débattre », « une parano générale est en train de se développer chez les politiques » avec l'émergence des réseaux sociaux, au premier rang desquels Twitter. Cependant, « opposer les médias anciens et les médias nouveaux est ridicule », atténue-t-elle. Les jugeant complémentaires, elle juge tout de même que « le face-à-face, l'événement, sera toujours sur les chaînes de télévisions, en direct ».

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