30 avril 2013

« Mur des cons » : révélateur




« Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté » chante Guy Béart. Une nouvelle illustration est donnée avec l’enquête disciplinaire à l’encontre du journaliste de France 3 ( classé à droite : la honte !)  qui, via son téléphone portable, a révélé l’existence du «  Mur des cons » dans les locaux du Syndicat de la Magistrature. Ce n’est pas ce que révèle de scandaleux dans l’état d’esprit de certains juges, ces dazibaos militants, auxquels il faut prêter attention, non, il faut sanctionner celui qui a trouvé légitime de porter cette information à la connaissance du public. Les médias bien-pensants – Libé, Le Monde, France Inter, Nouvel Obs – ne s’alarment pas de ce scandale : Quel tintamarre si le Mur des cons avait concerné des personnalités et journalistes de gauche dans les locaux d’un syndicat de droite !

Ce qui me choque dans ce fameux Mur, c’est la présence de deux parents de jeunes filles agressées ou violées, dont la jeune fille assassinée dans le train Paris Créteil en 2007 pour s’être refusée à son agresseur. Le père de cette jeune fille, général en retraite, catholique pratiquant, a toujours eu une attitude d’une grande dignité à l’égard du meurtrier de sa fille unique : je ne comprends  pas la bassesse de cet affichage. Est-ce le fait d'avoir critiqué les juges qui avaient libéré ces récidivistes ?

Sur un plan plus général, la question posée est celle de la neutralité professionnelle de magistrats qui affichent de façon aussi sommaire leurs convictions ? La magistrature n’est-elle pas dans un doxa dominée par le Gauche ( féminisée et démocratisée ) depuis les années 1970, comme elle a été dominée par le conservatisme dans les décennies précédentes en raison du recrutement social des magistrats ? Bien sûr on peut avoir des convictions politiques et exercer une fonction publique dans le respect de la déontologie. Je m'y suis efforcé toute ma vie professionelle. N’empêche ! C’est une tension qu’il faut toujours dominer. Et c’est également valable pour les médias, surtout publique.

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26 avril 2013

Travail manuel

Noté ces deux citations au passage d'une émission radio sur le compagnonnage pour lequel j'ai toujours eu beaucoup de considération.

Le manuel est un intellectuel qui sait se servir de ses mains

Ne pas se servir, ne pas s'asservir, servir
( valable dans bien des domaines de l'activité humaine...)

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18 avril 2013

Elus cumulards ou comment diviser son impôt par deux

C'est dans l'actualité ! Le Canard enchaîné du 17 avril précise utilement les privilèges fiscaux dont bénéficient les élus et particulièrement les cumulards avec le système de retenue à la source qui écarte la progressivité de l'impôt sur le revenu. Non seulement le cumul permet d'entretenir le flou sur les multiples sources de revenus, mais en plus, c'est autant de "niches fiscales"pour diviser par deux son impôt...

Imposer tous les revenus des élus selon le droit commun, voilà l'abolition des privilèges etla vraie révolution !

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16 avril 2013

Patrimoine des élus et cumul des mandats, l'exemple JMA

On entend souvent dire dans les médias que la politique n'enrichit pas. Mais à contrario il est difficile de dire qu'elle appauvrit. L'exemple que donne aujourd'hui Presse Océan à propos de Jean-Marc Ayrault le confirme amplement.
L'ex-député maire de Nantes et ex-président de Nantes Métropole déclare un patrimoine évalué à un peu plus de 1,5 millions d'euros. En 2008 à l'occasion des municipales il déclarait un patrimoine de 1 million d'euros. En clair son patrimoine a augmenté de 500.000 € en 5 ans, soit + 50  %, ou + 100.000 € en moyenne par an. Certains persifleurs pourraient dire que ça n'a pas été la crise pour tout le monde ... Cela étant le patrimoine a pu aussi augmenter par des successions ( et le régime fiscal favorable pendant cette période). Accessoirement, il devrait être redevable de l'ISF...
Personnellement ce qui me paraît prioritaire, c'est de soumettre toutes les rémunérations des élus au droit commun, comme tous les citoyens. Il y a beaucoup trop de régimes dérogatoires et les parlementaires ne connaissent pas le poids véritable de l'impôt. Tant mieux pour leur patrimoine, dommage pour la démocratie et l'égalité.

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14 avril 2013

France Inter oublie l'équilibre politique

Selon Le Canard Enchaîné du 27 mars, France Inter est obligé de donner davantage la parole à des représentants de l'opposition particulièrement UMP, car ces derniers ont plus d'une heure de retard d'exposition à l'antenne, par rapport au PS. En d'autres termes, sous peine de subir les remontrances du CSA, il faut faire du quantitatif pour l'opposition, notamment à des heures nocturnes ou de faible écoute : c'est le minutage qui compte...

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9 avril 2013

Elus, le patrimoine, les revenus et les dérogations fiscales


Dans la grande opération médiatique en cours, tout le monde se focalise sur le patrimoine des élus dans un grand concours d’hypocrisie : immobilier sous-évalué (personne ne dira qu’il – ou elle - est locataire de la ville de Paris ou ailleurs, soit en logement de fonction soit en loyer favorisé !) et une grande « misère » en matière de comptes et valeurs mobilières, sans parler du parc automobile qui ne va pas redresser nos marques françaises ! C’est le concours des mal-lotis, qui serait un gage de probité morale et politique… Consternant.

Il serait plus efficace et vérifiable de s’intéresser aux revenus des élus et aux impôts qu’ils paient effectivement. Autour de quelques principes.

1 – Etre soumis aux mêmes règles que les autres citoyens. En mettant fin aux régimes dérogatoires, comme par exemple, le système de retenue à la source appliqué – sur option – aux présidents de Conseils Généraux et d’autres élus, qui pour citer un exemple connu, a permis à François Hollande en 2011 de diviser par deux son impôt sur le revenu. Ce n’est pas de la fraude, c’est de l’évasion légale. Dans les paradis fiscaux c’est de « L’optimisation fiscale ».

2 – Mettre fin au scandale des frais de mandat des parlementaires – 6 à 7000 € par mois – qui n’ont pas être justifiés et qui ne sont toujours pas imposables. Quel employeur doublerait le salaire de ses collaborateurs, d’une indemnité non imposable et qu’ils n’auraient pas à justifier ? Le fisc et l’URSAFF lui tomberaient vite sur le dos ! La baisse de 10 % proposé par le président de l’Assemblée Nationale est ridicule. Là aussi appliquons le droit commun : les frais réellement justifiés ne sont pas imposables, l’indemnité non justifiée s’ajoute au revenu imposable.

3 – Le cumul des mandats est « L’Arlésienne » de la vie politique française. Promis, juré pour 2017 ! Le scepticisme s’impose. Il serait au moins possible de commencer par l’interdiction du cumul des indemnités qui est pour une grande part dans le carriérisme politique français. On ne cherche pas à faire autre chose que la politique, quand en toutes hypothèses on peut vivre confortablement du cumul des rémunérations, reversements et indemnités liés à la multiplicité des structures publiques et parapubliques. C’est l’iceberg des revenus des élus. Le choix possible de l’indemnité la plus élevé et l’abandon obligatoire de toutes les autres indemnités qui resteraient dans le budget source, serait une mesure qui clarifierait grandement les vraies vocations de service public des élus.

4 – Publier chaque année sa déclaration de revenus : revenus effectivement perçus d’un côté, impôt effectivement payé de l’autre. Le code des impôts interdit de faire la publicité des avis d’imposition. Mais chacun peut faire connaître  les informations qui le concernent. Ce que font déjà quelques parlementaires vertueux. Tout cela bien entendu soumis aux contrôles de droit commun, et non  le contrôle « des pairs ».

Ces mesures  ne nécessitent  pas des lois ou des règlements complexes. En priorité il faut appliquer le droit commun à tous les élus. La mise en œuvre ne dépend que d’une volonté de clarté et de progrès démocratique.

 

 

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5 avril 2013

Courriers et actualité

Reçu de Marie Laure Augry médiatrice des rédactions de France 3 à propos d'un sujet totalement bidonné sur les antennes du 19/20 au sujet de la GPA ( Gestation pour autrui - blog du 18 mars 2013
http://polemiquevictor.blogspot.fr/2013/03/caroline-fourest-carole-gaessler.html)

Monsieur,
La rédaction du 19/20 a eu en effet le tort de diffuser un sujet de BFMTV concernant ce témoignage qui s'est avéré être une supercherie. Le premier journal à avoir donné la parole à cette jeune femmes est le Parisien. France 3 aurait mieux fait de s'abstenir. Lorsque malheureusement on se fait piéger et que l'on a fait preuve d'un manque de vigilance, il est impératif de s'en excuser et de s'en expliquer. Ce fut le cas dans le 19/20 et dans l'émission de médiation de France 3 "Votre Télé et Vous" que vous pouvez voir sur le site de la médiation.
Cordialement.

Marie-Laure Augry
Médiatrice des rédactions de France 3


Courriel adressé au journaliste de Ouest-France, Philippe Gambert à propos d'une prise de position courageuse pour la transparence des indemnités des élus locaux. OF 5 avril 2013

Bravo pour votre prise de position dans OF ce matin, à propos des indemnités des élus. L'open data est une coquille trompeuse si elle ne donne pas accès aux informations auxquelles le citoyen à droit. Sans la presse cette demande est vaine. C'est à tous les échelons électifs ( notamment les parlementaires et leurs frais de mandat opaques et régime fiscal "allégé") que cette exigence démocratique doit s'imposer. L"actualité nous montre combien tout cela est indispensable.
Merci d'y contribuer.
 
Philippe Gambert a notamment écrit :
Dans le droit fil de l'open data (... si chère à nos élus nantais) pourquoi pas la publication régulière de ce que gagne un élu...toutes fonctions cumulées. C'est-àdire en prenant en compte à la fois les mandats électifs ( municipaux et communautaires) mais aussi les rôles de président de SEM, Socièté d'économie mixte ou établissement public local, sachant que les actionnaires ultra-majoritaires de ces SEM sont les collectivités locales.

Question d'actualité quand l'on voit François Hollande pris au piège de l'attentisme dans la moralisation de la vie publique, le cumul des mandats, le sort des otages ( pourquoi ne pas dire que Philippe Verdon a été exécuté ?).

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4 avril 2013

Journalistes à l'écoute de leur public ?

C'était le 21 mars dernier dans le cadre des conférences débats de l'OMUP ( Observatoire des médias)


- Les journalistes locaux sont-ils vraiment à l’écoute de leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs ?
La  table-ronde est animée par Antony Torzec, président du Club de la Presse Nantes Atlantique.

 Avec la participation d’Élisabeth Clément, directrice de Télénantes, Béatrice Limon, responsable de la locale L.A. de Ouest-France, Marc Dejean, rédacteur en chef de Presse-Océan, François Rivaud, rédacteur en chef de France Bleu Loire Océan et Romain Ledroit, rédacteur en chef du magazine en ligne Fragil.

Le thème de la conférence-débat est lancée autour de plusieurs interrogations.
 Etes-vous à l’écoute du public ?

Globalement la réponse est OUI, Mais…

Car il faut déjà connaître son public : la grande diversité des lecteurs d’un quotidien (entre 400 et 500 000 personnes touchées par jour) «  Acheté le journal, c’est exprimer une attente » et   l’on échappe pas à  « l’air du temps ». Il faut faire son métier de journaliste, et comme le dit Marc Dejean  « Notre métier c’est l’actualité ». L’appréciation est modulée selon les supports : la tv locale ne peut pas être dans l’hyper proximité, et la radio locale traite aussi l’actualité  moins «  chaude ».
Comment choisir les sujets ?

Diversité des réponses également en fonction des supports – et leurs contraintes – mais aussi en fonction de la ligne éditoriale.

Pour la télé, l’image va  être dominante, alors qu’en radio, on va avoir le souci de bien raconter : «  Les choix sont subjectifs, mais il faut les traiter objectivement » dit François Rivaud, qui souligne la difficulté de la tache – et la grande place du sport -  dans une rédaction qui est «  Un bouillon de culture ! ». Béatrice Limon approuve et souligne le souci permanent de l’illustration. Marc Dejean fait référence à la ligne éditoriale du journal qu’il anime, au regard de l’actualité locale « Ne pas être institutionnel, jouer un rôle critique » et constate, que quoi que l’on dise «  Les faits divers font acheter ».
Comment se fait le contact ?

De plus en plus, voire exclusivement lorsqu’il s’agit de pur player comme Fragil, la réactivité des internautes, est le contact qui s’impose. Les formes traditionnelles, principalement dans la presse écrite, comme Le courrier des lecteurs - «  vieille tradition ! » - sont certes pris en considération, et «  On s’efforce d’y répondre », tout en sachant  « qu’à 90 %,  c’est pour se plaindre ». Marc Dejean fait part de l’intérêt des études scientifiques de lectorat, et de la place prise par le Net, sous diverses formes : commentaires sur les articles, articles les plus lus, etc. Toutefois, il y a peu de contacts directs avec les journalistes. François Rivaud souligne l’obligation de répondre lorsqu’une erreur, ou une information inexacte, a été diffusée.
Le Débat

Débat animé et foisonnant avec le public, voir passionné lorsqu’une question a été posée sur  le rôle de formateur, ou le rôle pédagogique du journaliste,  qui n’est pas partagé par les invités. « Nous n’avons pas à imposer notre opinion » précise Béatrice Limon, approuvée par ses collègues, très attachés au respect de la déontologie professionnelle. Forte affirmation également de Marc Dejean à propos de la crise de la presse écrite, qu’on impute souvent à l’arrivée d’Internet «  Le grand échec de la presse écrite, c’est il y a quinze ans, avant Internet, par laisser-aller et un manque de modestie généralisé ! ».

 Le plateau

 Antony Torzec

 François Rivaud

 Marc Dejean

 Béatrice Limon

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