30 juin 2014

Trois passes en 60 minutes

Trois passes en 60 minutes, c'est le niveau très modeste des échanges entre Benzema et Giroud lors du match de ce jour heureusement gagné par la France contre le Nigéria. La faute à qui ? tous les commentateurs soulignent que Benzema ne veut pas jouer à gauche, et sans " bouder" il a fait le service minimum dans la création de jeu; le jeu collectif, le replacement,les ballons perdus, etc. Girou n'a guère été sollicité dans l'axe, a fait de bons replis défensifs, mais sans peser sur la défense comme il sait souvent le faire. Avec l'entrée de Griezmann, Benzema a retrouvé l'axe central et a commencé à jouer. Je trouve quand même cela inquiétant dans l'état d'esprit. La "Benzemania " me paraît de ce point de vue tout à fait déplacée...Sinon chapeau à Valbuana et ses superbes coups de pied arrêtés, et à Progba étincelant.
Affaire à suivre

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27 juin 2014

Les passes réussies

J'ai en tête la citation " il y a le mensonge simple, le mensonge double, le mensonge triple et la statistique" qui s'applique parfaitement aux nombreux chiffres et  tableaux qui abondent sur nos écrans télé à propos du Mondial de football.
Mon humeur vise la rubrique " passes réussies" qui apparemment serait un critère de qualité de l'équipe concernée. Sauf que dans le cas de l'équipe de France, le nombre de passes réussies dans le superbe match contre la Suisse - gagné 5-2 - a été très nettement inférieur à celui du match médiocre contre l'Equateur ( 0-0). Dans le premier cas le jeu a été rapide, offensif, très vite orienté vers le but adverse ( 40 tirs  !) alors que contre  l'Equateur " on a fait circuler le ballon" ce qui concrètement veut dire un très grand nombre de passes en retrait ou latérale où - en principe- les joueurs ne prennent aucun risque, surtout si cela se fait à un train de sénateur ( n'est pas le FC Barcelone qui veut !).
Je ne suis pas pour l'interdiction des passes en retrait ( encore que l'interdiction des passes en retrait au gardien de but, se soit avérée une très bonne mesure) mais pour une valorisation des passes offensives, à ne pas mettre dans le même décompte que les " à toi, à moi" des débutants au football.

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Toubon, et l'honnêteté de l'info

Une pétition reprise par de nombreux journaux dont Presse Océan (25/06) a été lancée par des élus socialistes pour s'opposer à la proposition de François Hollande de désigner JacquesToubon pour succéder à Dominique Baudis comme Défenseur des droits. Il lui est reproché d'avoir notamment été contre l'abolition de la peine de mort en 1981. Ce qui n'est pas exact, sauf à jouer sur les mots. Je reprends à ce sujet un article publié sur le site du Nouvel Obs Le plus (B.-R.Petit)

Toubon figure bien au rang des abolitionnistes 

Le procès en incapacité à devenir Défenseur des droits qui est fait à Jacques Toubon, depuis qu'il a été annoncé que François Hollande songeait à lui pour cette fonction, repose en grande partie sur ce péché originel : "En 1981, Toubon n'a pas voté l'abolition de la peine de mort".

Mais voilà, on le dit et le répète, cette information est fausse. Depuis quelques heures, du reste, l'auteur de ces lignes s'interrogeait, car il avait le souvenir que Jacques Toubon figurait au rang des abolitionnistes du RPR et de l'UDF. Il fallait donc vérifier.

Il y eut deux votes le 18 septembre 1981. Le premier, numéro 59, portant sur l'essentiel et libellé ainsi : "La peine de mort est abolie". Ils furent 16 députés RPR à le voter : "MM. Emmanuel Aubert, Barnier, Pierre Bas, Bergelin, Chirac, François Fillon, Gascher, Mme Florence d'Harcourt, MM. Marette, Narquin, Noir, Camille Petit, Pinte, de Préaumont, Séguin, Toubon".

Et il y eut un second vote, sur l'ensemble de la loi, portant numéro 60, et que Jacques Toubon n'a pas voté, estimant que l'abolition de la peine de mort sans institution d'une peine lourde et dissuasive rendait le dispositif incertain (le JO de l'époque en atteste).


Intervention de Jacques Toubon expliquant sa position sur la peine de mort (JO de 1981).

"Barnier, Pierre Bas, Bergelin, Chirac, François Fillon, Gascher, Mme Florence d'Harcourt, MM. Narquin, Noir, Pinte, Séguin" furent les onze qui votèrent l’abolition et l’ensemble du projet de loi. Mais les députés Aubert, Marette, de Préumont, Petit furent avec Toubon ceux qui votèrent l'essentiel, l'abolition, mais pas l'ensemble du projet.



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16 juin 2014

Olivier Giroud indispensable

Bien sûr nous avons largement dominé la modeste équipe du Honduras hier, dans le premier match de l'équipe de France au Brésil. Mais il a fallu attendre presque la mi-temps pour que nous prenions l'avantage grâce à un pénalty. Pourtant avec tous les coups de pied arrêtés dont nous avons bénéficié durant cette mi-temps ( coups francs, corners) nous aurions pu prendre sans doute  rapidement l'avantage, si à la pointe de l'attaque, avait joué Olivier Giroud incontestable joueur de la tête, véritable buteur - pour peu qu'on lui donne des ballons - et qui du haut de son 1,92 m prend facilement l'ascendant sur ses adversaires. Le faire rentrer en fin de match ne sert strictement à rien...

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Royal de Luxe, la culture dans la rue

 L'art de rue comporte des hauts et des bas. Royal de Luxe a animé le centre et quelques quartiers de Nantes, avec la grand mère et le petit géant tout le week end de la Pentecôte. Les artistes sont partis mais certaines inscriptions comme celles sur un immeuble de la Petite Hollande, perdurent : ce n'est pas la seule !


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JMA et Charles Gautier

Charles Gautier qui a succédé à la mairie de St Herblain à Jean-Marc Ayrault en 1989, ne s'entendait pas avec son prédécesseur. Le décès après une longue et éprouvante maladie de Charles Gautier, a-t-il mis fin à leur querelle ?
La presse locale n'apporte pas vraiment de réponse à cette question. Il y est indiqué que JMA n'a pas pu assister à la cérémonie d'obsèques samedi dernier à St Herblain étant retenu par le mariage de sa soeur à Paris. Mais disent les journaux, " il a déposé une gerbe de fleurs dans la salle funéraire". Sans plus de commentaires, la formule est ambigu : s'est-il déplacé lui-même pour cette démarche  ou a-t-il fait déposer la  gerbe par un fleuriste prestataire ? Dans le premier cas, rien à dire, c'est un hommage normal; dans le second cas, il y aurait de quoi être choqué  de ce "service minimum".

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3 juin 2014

La Loire Atlantique 5e roue de la Bretagne ?

800e chronique du blog, débuté en 2005

Cette article a été publié par le Conseil de développement de Nantes Métropole, par L'Hebdo Sèvre et Maine le 19 juin 2014 et dans La Croix le 7 juillet 2014

Ma contribution au débat sur la réforme des régions ( transmise ce jour au Conseil de développement Nantes Métropole)

Dans le grand débat de la réforme territoriale qui vient d’être lancé, l’affaire serait entendue : la Loire Atlantique demanderait son rattachement à la Bretagne, afin de reconstituer la Bretagne historique, et mettre fin à 50 ans d’anomalie administrative et politique. Déjà, en 2009, quand la question avait été évoquée dans le cadre du comité Balladur pour la réforme des collectivités territoriales, l’ancien président de la République s’en était  fait l’écho, et, un peu à la Ponce Pilate, avait laissé entendre qu’il laisserait faire. Depuis, le grand amplificateur médiatique et la forte mobilisation des militants de la  cause bretonne, qui ne manque ni de forces ni de talents, donnent le sentiment que dans la phase propice qui s’engage, il  faut passer à l’acte. L’acte de décès des Pays de la Loire.
Pour ce faire, les avantages que la Loire Atlantique retirerait de son rattachement à la Bretagne - comme le dernier wagon resté à quai  -  sont peu développés. En revanche, le procès fait au Pays de la Loire est sans appel : mosaïque informe, fille de Pétain, habitée de « ligériens » - appellation péjorative ! - sans Histoire, ni culture commune, et autres appréciations définitives.
Alors que l’air du temps est à la valorisation du métissage et de la diversité, reconnaissons au moins que les Pays de la Loire constituent un bel exemple d’enrichissement mutuel. L’histoire, les paysages, les territoires de vie, rapprochent les hommes et les départements de cette région.
Jules César le premier a détaché le Sud Loire pour le rattacher au Poitou, faisant de la Loire une frontière naturelle qui a perduré pendant presque 9 siècles. En suivant la Loire, faut-il rappeler le passé prestigieux du Maine et de l’Anjou bien symbolisé par l’Abbaye de Fontevrault. De la Hongrie à Jérusalem, de l’Angleterre au royaume  de Sicile, «  L’Europe des Anjou » a marqué l’histoire du XIIème au XVème siècle. Comment aussi ne pas évoquer  le passé douloureux du sud  de la région de 1793 à 1796, avec la Vendée au sens large englobant le pays nantais, qui a payé lourdement sa rébellion contre un pouvoir qui la méprisait. Les Vendéens dans leur errance du Mans à Savenay, ont sillonné cette région, et lui ont aussi donné des éléments d’identité.
Les paysages et leur lumière si particulière, les cultures avec les Vins de Loire, de Saumur à Clisson et au pays de Retz, constituent des éléments et des appellations ayant une forte identité.  Les cultures maraîchères qui suivent le fleuve : autant de marques de qualité connues bien au-delà de nos frontières. Faut-il appeler à la barre de ce procès, Julien Gracq ligérien célèbre qui écrivait «  Quand on va du nord au sud de la Loire, bien qu’on reste dans la région du schiste et du bocage, on change en réalité de pays…et même de manière villageoise de vivre et de philosopher ». Dans son   Dictionnaire amoureux de la Loire  parue récemment, l’académicienne – et angevine – Danièle Sallenave montre le lien fort et contrasté que constitue le fleuve dans une diversité insuffisamment soulignée « C’est dommage. Il y a un avant, sauvage quand elle [La Loire] creuse son chemin, et un après en pays nantais » (P.O. 8 mai 2014). Ce contraste est bien aussi celui de la Loire Atlantique, si bien nommée, avec ses ardoises au nord et ses tuiles au sud.
Comment ne pas voir enfin  le spectaculaire rapprochement des territoires de vie des habitants de cette région, avec les aires urbaines de Nantes, La Roche sur Yon, Cholet, Ancenis, Angers, toujours plus proches. Ce sont autant d’échanges, de projets communs, de migrations quotidiennes, qui avec l’attirance des Mayennais et Sarthois pour nos côtes, ont constitué un vrai territoire économique social et culturel. Nantes s’y inscrit naturellement comme pôle central et l’hôtel de région au milieu du fleuve tourné vers l’est, symbolise bien la dimension ligérienne, multipolaire. Comment imaginer la Loire Atlantique rompant tous ces liens et tournant définitivement le dos à la Loire ?

 Alors ne jetons pas la région des Pays de la Loire avec l’eau du fleuve. Gardons ce que l’histoire récente a façonné et enrichi. Et s’il faut trouver de nouvelles dimensions pour nos régions, nous avons davantage à gagner dans le dépassement pour constituer un ensemble plus vaste. La Bretagne, les Pays de la Loire, et pourquoi pas  le Poitou Charente, en mettant en commun ce qu’elles ont de meilleur, constitueraient un territoire tourné vers l’avenir, alliant dynamisme économique, démographique et culturel. Chacun pourrait y garder son identité et assurer son développement sans repli ni crispation.

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