3 juillet 2016

Merci Michel

Comme beaucoup je dois mon engagement politique à Michel Rocard. Il a représenté la dignité de la gauche au moment de la guerre d'Algérie. j'ai eu la chance, à mon retour en France en 1974/75, de suivre un séminaire à Paris, qu'il animait sur le thème " Choix politiques, choix économiques" absolument passionnant. J'ai milité en section à Paris 15 e et 14 e pour les choix des rocardiens  sur les orientations du PS. En particulier le congrès de Metz de 1979 où la confrontation Mitterrand Rocard n'était pas seulement celle de deux leaders, mais aussi des choix politiques, étatiste et économie dirigée ( " marxiste") d'un côté, décentralisé et économie ouverte de l'autre. Nous avions perdu , mais le changement de cap de 1983 nous a donné totalement raison. En Loire Atlantique nous formions un courant actif mené par Claude Evin très proche de Michel, comme tout le monde l'appelait. C'est Claude Evin qui m'a poussé a être candidat aux législatives en 88 sur la 10e circonscription du vignoble ( près de 36% des voix, seule Sophie Errante a fait mieux en 2012 !) . Plusieurs rocardiens ou rocardiennes du 44 ont pris des responsabilités comme élus ( Marie Françoise Clergeau et son fils Christophe, Alain Robert, Marie-Odile Bouillé, Gérard  Potiron à la Chapelle/Erdre  et beaucoup d'autres). J'ai fait le choix professionnel en 1995, déçu de ne pas voir Michel Rocard candidat de la gauche à la présidentielle. Nous avons manqué une chance historique. Mais son influence et son bilan ne sont pas seulement d'avoir sauvé le début du 2e septennat de Mitterrand ( RMI, CSG, paix en Nelle Calédonie). Ce qui n'a pas empêché qu'il soit "licencié" avec une côte de popularité supérieure à 50 % pour mettre Edith Cresson à sa place !
Ce qui restera de Michel Rocard c'est une passion et un engagement et une production intellectuel qui le situe dans la lignée de Pierre Mendès-France et des grands leaders socialistes du XXe siècle. C'est un ouverture politique, une absence de sectarisme, une déontologie politique, une haute idée de l'engagement, qui nous manqueront.
A Matignon en 1989, photo des rocardiens candidats aux municipales dans les villes de plus de 10 000 habitants

Merci Michel aussi pour cette remarquable simplicité, l'empathie spontanée, l'invitation à prendre un verre après un cours, l'accueil à Matignon, la réponse à toutes les correspondances ( dans ce blog le 9 décembre 2008 http://polemiquevictor.blogspot.fr/2008_12_01_archive.html, ou, il y a juste un an pour t'inviter à notre Observatoire des médias) et ce souvenir récent d'une conférence à Nantes devant 400 étudiants d'Audencia et Centrale. Qui aujourd'hui à plus de 80 ans sait aussi bien parler à la jeunesse ?
Salut Michel,  Merci et Bon Vent !

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