25 février 2016

Dominique Luneau : une bonne analyse de l'économie du territoire ..et NDDL

Passionnante présentation de la situation économique du territoire par Dominique Luneau lundi soir au conseil de développement : " Le ciel bleu et les nuages" Dans ces derniers, une très intéressante étude sur les Métropoles de demain
Lyon est devant Paris en tête, et Nantes se classe modestement en 7è position sur 15 - le ventre mou - esssentiellement grâce à la qualité de la vie ( 3è). A noter une modeste 12è place pour la consommation culturelle : on ne compte pas les budgets mais les pratiques...
Dans les "nuages" Dominique Luneau a aussi évoqué "Le grand port maritime, sursaut ou déclin ?" séquence illustrée par un beau tableau où apparaissait le pont transbordeur... Chapitre intéressant aussi sur " Aéroport le projet qui rend fou !". Je relève notamment 4 arguments en faveur du projet :
- Tous les autres grands aéroports de France investissent et se renforcent
- Le développement de l'agglomération nantaise consomme chaque année en terrains deux fois l'emprise de NDDL
- Le déplacement de Nantes Atlantique permettrait de loger 15 000 habitants au sud Loire à proximité immédiate des équipements et transports
- Le projet de transfert est tout à fait défendable au regard de l'environnement .

In fine : où sont, dans le domaine public, les visions à 50 ans ?

Tout cela figurera bientôt sur le site du conseil de développement. Un plaisir d'entendre parler vrai !


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Finki suite et débat

En commentaire à mes papiers récents sur Alain Finkielkraut et les questions liées à l'identité, un  ami franco-suisse de longue date m'a adressé le mail suivant qui illustre un vrai débat.

"J’ai trouvé que le débat Finkielkraut - Cohn Bendit était de bonne qualité, mais je doute que les « tweets » traduisent mieux une réalité statistique que les sondages des instituts spécialisés ( par ailleurs j’ignore systématiquement les appréciations du type « j’aime , j’aime pas », à tous propos ).
Depuis les attentats on sent que l’actualité médiatique se tourne plus vers des questions comme la nation, la sécurité.
On voit davantage de militaires de haut rang s’ exprimer et certains écrivains et philosophes revenir sur le devant de la scène avec ce type de sujet.
Pour être né à cheval sur une frontière et adopté la double nationalité, je suis sensible depuis longtemps à cette question. J’ai toujours considéré cela comme un enrichissement et une ouverture plutôt que l’inverse.
En psychologie sociale, j’ai étudié, avec W. Doise, le phénomène de « renforcement catégoriel » : en gros, l’étranger à un groupe social a tendance à sur-valoriser les caractéristiques du groupe pour s’intégrer et modifier son comportement en conséquence. Serais-ce ce qui a conduit Sarkozy (origine hongroise) à s’investir dans l’opération « identité nationale » avec conviction en 2010? ou l’affirmation patriotique de Finkielkraut (origine polonaise)?
Ose-t-on rappeler aujourd’hui que le général De Gaulle considérait que…
« si le patriotisme est l’amour de son pays, le nationalisme est la haine de celui des autres » - ce que mon père, ancien « poilu », pensait aussi ?
Qui va actuellement proposer que « la Marseillaise », chant guerrier, soit remplacé par un hymne pacifiste ?
Un Suisse laïc osera-il proposer de supprimer la première phrase de la constitution (« au nom du Dieu tout puissant ») dans un climat anti-islam ?
L’écrivain Pascal Bruckner déclarait récemment que l’école… « doit enseigner les faits glorieux de notre histoire pour donner l’envie de la France ».
Que l’école permette le développement des connaissances historiques d’accord, mais l’histoire de France n’est pas faite que de valeureuses Jeanne d’Arc…ou de courageux, mais mythiques Guillaume Tell, pour les Suisses!.


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20 février 2016

Général Royal : L'armée est l'assurance vie du pays

Le 8 janvier nous avons reçu à l'Observatoire des médias, le  général Benoît Royal, sur le thème La guerre pour l'opinion publique.


 Le général Royal a structuré son propos autour de trois axes :
1 – Comprendre l’opinion publique
2 – Les enjeux de la conquête de l’opinion publique dans la guerre
3 – Les moyens pour lutter et pour gagner
 Sur le premier point, il s’interroge sur le mode de fonctionnement de l’opinion, autour des notions de sentiments, pulsions et envie, avec la question «  Comment fonctionnons-nous ? ». La place prise par les photos « émotives » comme celle du petit Aylan est spectaculaire à cet égard. On peut parler de dérives émotionnelles. Il souligne la désagrégation des anciennes solidarités, locales et universelles qui entraine un «  étiolement » du sentiment collectif. Nous sommes dans une société du « moi, je ».
Pour le général Royal en matière de conquête de l’opinion en situation de guerre, «  La légitimité 
se construit ». Elle peut aussi se défaire très vite comme au Vietnam où les Américains ont donné la libre circulation aux journalistes. En quelques semaines, l’opinion a pris conscience de la violence parfois insupportable du conflit (la petite fille nue brûlée au napalm). L’engagement américain a rapidement perdu le soutien de l’opinion. Les militaires en ont tiré les conséquences au regard de la place des journalistes sur les zones de conflits. Nos adversaires visent la fragilité et la perméabilité des opinions publiques. Daech par exemple produit des revues de vulgarisation très professionnelle dans la forme. Dans cette optique, les morts dans le camp de l’Etat islamique sont des héros, alors que nos soldats sont des victimes.
Quels sont les moyens pour lutter et pour gagner ?  Il faut, dit le général Royal « Gagner la bataille du temps » c'est-à-dire être a l’initiative pour ne pas se laisser imposer le calendrier médiatique. Attaquer l’adversaire sur son propre terrain où sa grande faiblesse est l’immoralité des actes et des comportements. Peut-on combattre le mensonge par le mensonge ? Il est clair que les services secrets ont parfois besoin de zones d’ombre pour être efficace. Il cite l’exemple d’une  cellule terroriste fictive – et efficace – en 1985.
Il faut aussi renforcer la résistance des opinions publiques. Le contexte des attentats – et sans doute, la communication ouverte des militaires – font que l’image l’armée dans la population a cessé de se dégrader. Une prise de conscience est apparue : on peut mourir à la guerre. Les jeunes militaires sont de plain pied dans leur époque et apprenne à communiquer. Par ailleurs, « Il faut engager le combat de la moralité », cultiver la transparence « Ne pas tout dire mais ce qui est dit doit être vrai et vérifiable », appliquer avec rigueur les règles éthiques du soldat au combat.
Pour conclure Le général Royal constate que Daech a perdu la guerre en France : il n’y a pas eu de basculement de l’opinion publique suite aux attentats. Au contraire la résistance s’est manifestement renforcée. Logiquement il considère que «  L’armée est l’assurance-vie du pays" 

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Jean Renard et le débat sur la Loire

Extrait d'une contribution de Jean Renard, ancien universitaire, agrégé de géographie et vice-président du Conseil de développement à propos des 20 ans du Conseil auquel il a participé depuis l'origine.

"À lire les résultats de cette vaste consultation, nous restons sur notre faim,... "Tout ça pour ça" dit l’un d’entre nous. Et il est vrai qu’une fois encore on a joué petit bras en rejetant des propositions qui auraient mérité un large débat transparent. L’exemple du projet de pont transbordeur est symptomatique. Il aurait été un symbole tout autant qu’un outil pour les déplacements. Un lieu de tourisme et un clin d’oeil sur le patrimoine de jadis. Dans la ville de Jules Verne et aux côtés des machines de l’île, il prenait sens. Mais il est vrai que dans son discours notre Présidente a fait allusion, à plusieurs reprises, aux travaux du mandat, comme si c’était l’horizon sur lequel raisonner, oubliant au passage lespropositions concernant Nantes en 2030. C’était aller aussi dans la reconnaissance des spécificités de la ville sur lesquelles s’appuyer, ce qui est la volonté de notre Présidente à l’entendre. Certes au sein même du Conseil de développement les propositions pour le type de franchissement à choisir n’ont pas fait l’unanimité.
En revanche se vanter du miroir d’eau devant le château, bien étriqué par rapport au modèle bordelais, et en faire une réalisation exemplaire est aller un peu vite."

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16 février 2016

La laïcité et la gauche

Percutant point de vue de Pascal Bruckner dans le numéro du Point sur La gauche Finkielkraut ( 4 février 2016 p.42)


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15 février 2016

Pascal Bolo député ?

Le nouveau statut de Jean-Marc Ayrault ministre des affaires étrangères libère un poste de député que son suppléant décédé ne peut occuper. La presse se fait l'écho d'une opportunité pour Pascal Bolo qui n'est que suppléant de François de Rugy.
Il est vrai que Pascal Bolo, ancien collègue des impôts a peut être du temps libre. Il n'est jamais ( cf. PO 19.05/15) que
- 1er adjoint au maire de Nantes en charge des finances
- vice-président de Nantes Métropole en charge des finances
- conseiller départemental
- président de la Semitan
- trésorier de l'Auran
- président de la mission locale et de l'Ecole de la deuxième chance
- administrateur d'Audencia
- président du MIN
Légalement il lui faudra abandonner  au moins un mandat, sans doute celui de conseiller départemental. Et pour les autres ?

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13 février 2016

Revue de presse Nantes, gouvernance et promotion tourisme

Presse Océan du 9 février s'est fait l'écho du débat devant le conseil de développement le 2 février.
Un carton rouge au Voyage à Nantes ( PO 13.02.16) pour la grenouille qui veut être aussi grosse que le boeuf. Même pas sur le podium...



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10 février 2016

Trop de médias pour Finki ?

Alain Finkielkraut penseur en état d'urgence, c'est le titre pleine page avec photo à la une de Ouest France dimanche, dont il était l'invité dimanche dernier. Beaucoup de remarques et commentaires pertinents sur l'actualité, et une rencontre avec trois lectrices du journal. J'avais personnellement candidaté pour cette rencontre - avec lettre de motivation ! - mais la rédaction, ou Alain Finki, ont fait un autre choix, respectable.
Abondance médiatique avec Le Point qui fait sa couverture avec Manuel Valls et le titre " La gauche Finkielkraut Valls contre les socialistes bien-pensants". J'y reviendrai.
Autre info sur le site de l'Obs, où l'on apprend que Denis Ollivennes patron d'Europe 1 aurait proposé au philosophe de venir sur la radio privée en multipliant par 10 sa rémunération pour l'émission Répliques sur France Culture ( 800 €). Offre que Finki a décliné.
Le succès médiatique est incontestable, ce qui enrage les maîtres médiatique bien pensants traditionnels. Mais le nouvel académicien va-t-il garder suffisamment de temps pour écrire, réfléchir, apporter un regard totalement libre et pertinent sur notre société ? Les médias usent leurs bons clients...

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4 février 2016

Questions à Johanna Rolland

L'assemblée plénière du conseil de développement le 2 février a été l'occasion d'engager un débat avec  Johanna Rolland. La présidente de Nantes Métropole ne s'est pas dérobée, même si selon la formule " Elle avait d'autres engagements..." Bref, je n'ai pas repris intégralement la question qui suit car Yves Laîné président des Transbordés était intervenu avant moi, ne gardant que la dernière partie sur la Loire, le Grand débat et la démocratie. Nous ne pouvions passer à côté de cette - seule - rencontre intervenant, hélas, après les décisions.

Johanna Rolland devant le conseil de développement le 2 février

Les membres de cette assemblée connaissent mon engagement, avec d’autres, pour un pont transbordeur du XXI siècle avec une rue piétonne aérienne « un véritable  monument nantais ». Le Conseil de développement en a largement débattu. Ce projet de la société civile a bénéficié d’un soutien incontestable, non seulement dans la presse, mais à chaque fois qu’ il a été présenté en public. Dans le grand débat sur la Loire, c’est l’un des mots clés qui est revenu le plus souvent sur Internet.
En toute franchise, je dois vous dire que j’ai été profondément choqué par la manière dont l’hypothèse Transbordeur a été écartée par Nantes Métropole dans sa délibération du 15 décembre dernier. J’y étais. Une simple phrase pour dire «  qu’il a un impact limité au regard des besoins de franchissements… ». C’est court, non étayé, partiel, et en contradiction avec toutes les orientations nantaises de mobilité depuis de nombreuses années. C’est aussi en retrait par rapport aux propositions de la commission du débat, et le débat proprement dit (cf. Comité citoyen).
 Je ne veux pas me lancer dans des argumentaires techniques, ce n’est pas le moment, ni le lieu, et d’autres le font beaucoup mieux que moi.
Non, ce que je ne comprends pas, c’est comment vous avez pu placer ce Grand débat et la délibération du 15 décembre, sous le parrainage de Julien Gracq en parlant du « Port de notre imaginaire collectif » ? Avoir écrit que le Grand débat devait permettre, je cite, « de prendre des décisions stratégiques pour de grands projets d’avenir » ?  Que le Grand débat  devait marquer une vraie rupture avec le mode de gouvernance traditionnel.
Comme beaucoup j’ai mordu à l’hameçon, j’ai cru à une grande ambition, à de grands projets pour un mandat, et, au final, permettez-moi de reprendre la formule, «  Tout ça pour ça ! ».
Madame la présidente, comprenez-vous cette déception ? Ces interrogations ?
Est-ce inconcevable qu' un grand projet  ayant son origine dans la société civile, et non dans la technostructure, voit le jour à Nantes ?

 Johanna Roland ne s'est pas dérobée. Elle a voulu manifestement convaincre sur le fond des projets " un processus est en cours" et sur la méthode ou la gouvernance. En précisant que suite aux conclusions de la commission du débat, elle avait notamment organisé un séminaire de tous les services de Nantes métropole et au-delà, les organismes concernés, pour dégager les 30 propositions validées par le Conseil communautaire.
Ce souci de convaincre sur un ton courtois voire personnalisé par les racines vertaviennes ( quelqu'un m'a dit après " JMA aurait balayé tout ça en trois phrases !") m'a conforté dans l'idée que Nantes métropole a eu la main, et la dernière main, à tous les stades du Grand débat. Ce qui confirme tout à fait mon article paru dans le dernier n° de Place Publique Grand débat Loire, une co-production de Nantes métropole.
J'ajoute que plusieurs personnes m'ont dit avoir apprécié mon intervention.
Sinon dans les propos de JR en dehors de la novlangue agaçante ( " Vous vous en saisirez en liberté " " La ville des usages" " La métropole du commun"...), j'ai perçu que la culture resterait un axe majeur notamment dans l'espace public. Que les seuls grands chantiers serait la gare, le MIN, le CHU, et (?) NDDL. JR a conclu par un développement sur les transitions : est-ce à dire un mandat de transition ?

Pour moi reste une question : qui a vraiment le pouvoir à Nantes ? Le Grand débat sur la Loire était une belle opportunité de marquer le début de mandat par des choix de grande ampleur ( au-delà des navettes, des fêtes et des guinguettes...) et montrer que la nouvelle gouvernance avait un vrai contenu. 


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