28 mai 2018

Un passage pour les noyés à Nantes

En prolongement d'un article dans le forum Ouest France Nantes, j'ai transmis ce texte pour la même rubrique


Noyades de la Terreur : une passerelle de mémoire

Avec beaucoup de pertinence dans votre Forum le 22 mai, un lecteur d’Orvault ( Bernard Cognaud) attire l’attention sur les défaillances de la mémoire nantaise au sujet des milliers de noyés en Loire, éliminés par « déportations verticales » selon la formule du proconsul de la République Jean-Baptiste Carrier durant l’hiver 1793-1794 sous la Terreur.
Cette amnésie à l’égard de perdants de l’Histoire est choquante et contraire à l’esprit d’une ville ouverte. Il est possible d’y remédier.
Juste en face du Mémorial de l’esclavage, il existe rive gauche, une passerelle métallique au-dessus de la Loire,  qui entoure deux anciennes piles du pont transbordeur et passe sous le pont Anne de Bretagne (photos). Cette passerelle ne porte pas de nom. Elle est symbolique par ses matériaux, sa proximité avec l’eau et son environnement historico-fluvial. Elle pourrait s’appeler «  Passerelle des noyés de Loire sous la Terreur 1793-1794 ». Cette plaque ferait écho et illustrerait une partie du texte figurant sur le quai où la plaque en mémoire du pont transbordeur indique notamment :
« …une transformation attentive engagée pour que les rues, les quais, les berges et les jardins témoignent d’une manière vivante de la mémoire des lieux [...] en aménageant les quais pour la promenade [..] l’Histoire est rendue visible »





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25 mai 2018

C'était le 22 mai 1958 - Déconstruction à Nantes...

C'était le 21 mai 1958 il y a 60 ans, la déconstruction ( pour reprendre une terminologie zadiste d'aujourd'hui) du pont transbordeur de Nantes ( cf. vidéo INA).  Un appauvrissement du paysage nantais. Une désolation pour Julien Gracq, Jacques Demy et beaucoup d'autres. L'époque du formica....
Il ne reste que les piles près du pont Anne de Bretagne, et un projet de nouveau Pont Transbordeur du XXIè siècle de Paul Poirier soutenus par les Transbordés. Pour des élus audacieux ayant une vision à l'horizon du siècle.
http://www.ina.fr/video/CAF97515202



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22 mai 2018

Mai 68 vu de loin

J'avais 26 ans, j'étais à Brazzaville en République populaire du Congo, où j'effectuais mon service national depuis 20 mois - en remplacement du service militaire - sans être rentré en France, et bien loin des évènements du mois de mai 68. Lecteur régulier du Monde, celui-ci comme le courrier, n'arrivait pas. Seule la radio France Inter ou Paris Inter, étroitement contrôlée par le pouvoir, distillait peu d'informations pour ne pas affoler "l'outre-mer". Très concrètement nous poursuivions nos missions de coopérants : contrôles fiscaux, cours de fiscalité à l'ENA locale pour moi, sans oublier de nous maintenir en forme à la piscine ou sur les cours de tennis en terre battue au bord du fleuve Congo, et la nuit congolaise qui commençait à 18 h 30- 19 h. Nous étions jeunes, impatients de vivre et de découvrir le monde. Le Mai 68 en France était vu comme une perturbation lointaine qui nous isolait un peu plus, et qui, comme la météo, devait passer.
Il y a cependant une certitude que j'avais en tête depuis dix ans, depuis mes quatre années d'internat au lycée Clemenceau de Nantes de 1958 à 1962, c'est que ce système "d'internement" quasiment identique depuis plus d'un siècle, allait exploser à plus ou moins brève échéance. On à peine à imaginer ce qu'était dans ces années 50-60 la vie de pensionnaire. J'ai déjà eu l'occasion de parler de cette communauté particulière des "blouses grises", de ces lycéens la plupart boursiers venant des campagnes, fils d'ouvriers ou de paysans pour beaucoup. L'internat était vraiment un internement. Sorties contrôlées le jeudi après-midi, le dimanche de 9 h 30 à 17 h sauf tous les 15 jours où le retour à la maison était possible le samedi mais retour le dimanche soir. Tous ces "privilèges" étant soumis aux humeurs des pions ou surveillants dont la bienveillance n'était pas toujours la qualité dominante.
Autres exemples: aucun local de détente, c'était ou la cour quelque soit la saison, ou les salles d'études. Les journaux  et la radio étaient interdits. Suivre les évènements de mai 58 était un exploit. Voulant préparer une école de journalisme, j'avais mis au point avec quelques collègues et la complicité de camarades externes, un circuit d'achat de quotidiens nationaux ( du Figaro à Paris-Jour ou le Monde) ou d'hebdomadaires comme l'Express de JJSS ( souvent censuré !).
Bref nous vivions dans un système archaïque, pesant, hors du temps, qui avait toutefois l'avantage de nous donner un enseignement de grande qualité ( à quelques exceptions) et le fameux bac à l'échéance.
Au total, le mai 68 des étudiants était pour moi à l'ordre du jour dix ans plus tôt. Mais l'essentiel était qu'il se produise.

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9 mai 2018

Miséry, la Lettre à LULU suite

Excellente BD dans le n° d'avril de la lettre à LULU qui met en boîte la novlangue chère à quelques cercles politiques locaux.

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7 mai 2018

Misery, la lettre à LULU

Le 100è numéro de la Lettre à LULU réserve une partie de sa une, au coût de l'opération de com en cours jusqu'à fin juin, pour populariser la carrière Miséry. A la version officielle qui chiffre à 500 000€ l'opération, il calcule un coût quatre fois supérieur dépassant les deux millions.
" Nous entrerons dans la carrière 
quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leurs poussières
et l'exemple de leurs vertus..." apprenait-on à l'école primaire comme couplet enfant de La Marseillaise.
 Trouvera-t-on dans la carrière Miséry surtout des factures ?

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1 mai 2018

Carrière Miséry, lieu de mémoire

L'ami Paul Poirier sur facebook rappelle que la carrière Miséry est aussi un lieu de mémoire  du fait du grand nombre de vendéens fusillés dans ce lieu en 1793-1794. Un thème à approfondir.


Le bimestriel de Sciences et Vie d'avril «  Guerres et Histoire", à propos des guerres de Vendée rappelle qu'à Nantes, Le conventionnel Carrier a fait noyer - déporter verticalement  disait-il -  1 800 à 4 000 suspects (Peut être suivait-il "le spectacle" de son balcon de l'ile Feydeau ?). Quelques 3 200 à 3 800 autres seront fusillés ou guillotinés. Et 2 000 meurent du typhus en prison. Des chiffres qui ne sont pas contestés.
La mémoire nantaise est très discrète sur ces massacres. A ma connaissance il n'y a rien au sujet des noyades sur les rives de Loire. J'avais suggéré en son temps qu'une plaque soit apposé dans ou à l'extérieur du Mémorial de l'esclavage, justement au bord de la Loire. Pourquoi pas à proximité de la pile rive droite de l'ancien transbordeur ?
Ce n'aurait pas été incongru, à mes yeux de demi vendéen...

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